SAUVETAGES DE LA STATION DE KERITY (1868-1900)

Vous trouverez ci-après, la liste commentée des sauvetages réalisés par le canot de sauvetage de la station de Kérity, mais aussi des sauvetages réalisés par de courageux particuliers de Kérity ou aussi quelques informations diverses.

A noter : 
Les dates indiquées ne sont pas toujours au jour près. Je les ai rectifiées par recoupements dans la grande majorité des cas. Les noms des protagonistes est parfois fantaisiste, exprimés approximativement ou phonétiquement. Je les ai rectifiés par recoupements et connaissance des noms locaux... 

Les informations et commentaires sont tirés des Annales du Sauvetage en Mer (ou des articles de la presse locale tels Ouest-Éclair, Le Matin, La Dépêche de Brest, etc).


Code des couleurs :

Les sauvetages effectués par le canot de sauvetage
Les actes de sauvetage non effectués par le canot de sauvetage
Les sorties "blanches" du canot de sauvetage et autres informations diverses


1868 - Comité Local SCSN (Station de Kérity-Penmarc'h)

MM.
Courtois (Eugène), président.
Hulz (François-Marie), lieutenant des douanes.
Julien (Constant).
Joly (Eugène), Charpentier.
Riou, patron du canot de sauvetage.
Jégou, sous-patron du canot de sauvetage.
 

2 Décembre 1868. Sauvetage de la goélette Ange-Mathilde

C'est le 2 décembre qu'a eu lieu cet événement. La goélette française Ange-Mathilde, de 104 tonneaux, partie d'Espagne à destination d'Anvers avec un chargement de minerai, sombra à la suite d'une voie d'eau à quatre milles dans le sud-ouest de Penmarc'h. L'équipage, composé de six hommes, n'eut que le temps de s'embarquer dans les canots, mais le vent soufflait avec force, la mer était grosse, et ils eussent infailliblement péri en cherchant à aborder si le canot de sauvetage n'eût été à leur rencontre. Mis à la mer au point du jour , ce dernier recueillit les naufragés à neuf heures et revint faire côte avec eux à trois milles du port, que la marée basse ne lui permettait pas d'atteindre.

Le canot de sauvetage était monté par : Riou Henri, patron ; Gouliquer, Jégou (Daniel), Jégou (Louis), Cloarec (Yvon), Talhat, Cloarec (Marie), Carel, Pachique, Legall (Jean), Cloarec (Jean), Legall (Henry), Garec, canotiers, Hutz, volontaire.

Note KBCP :
Pour cette intervention, une gratification de 3 fr. a été allouée à chacun des hommes qui montaient le «Comte et Comtesse Foucher de Saint-Faron».

20 Janvier 1874. Sauvetage de trois hommes

Le 20 janvier, le canot de Kerity-Penmarch est allé par très gros temps sauver trois hommes qui, de terre, paraissaient en danger sur un amas de roches où les avait surpris la marée montante.

Le canot de Kerity-Penmarc'h était armé par les nommés : Riou Henri, patron ; Jegou, sous-patron ; Riou (Allain), Garrec (Guillaume), Tanneau (Joseph), Stephan (Henri), Salaun (Paul), Corre (Jean), Le Pape (Eugène), Cloarec (Bernard), Cloarec (Jean), Le Moigne (Pierre).

5 Décembre 1876. Sauvetage de la goélette Henry par les douaniers de kérity

Le 5 décembre, le poste de Kerity-Penmarc'h, sous la direction du lieutenant des douanes Cornec, est venu mettre en batterie le canon porte-amarres pour sauver l'équipage de la goélette norvégienne Henry, échouée dans la baie d'Audierne, au lieu dit Kervabac1, commune de Tréguenec, à six kilomètres de la Torche, et à cinq kilomètres de Plovan. Au premier coup, la flèche est arrivée à bord, le va-et-vient a été établi et les huit naufragés sont descendus à terre sains et saufs.

Une médaille d'argent est décernée à M. Cornec, secrétaire du Comité de Kérity-Penmarc'h ; un diplôme d'honneur au brigadier Guénegaud ; une indemnité de 5 francs est accordée à la brigade de douanes de Kérity.

Note KBCP :
(1) Lire Kerbavec

1879 - Mutations aux douanes de Kérity

M. Martin, lieutenant des douanes, est nommé secrétaire du Comité de sauvetage de Kérity, en remplacement de M. Cornec, appelé dans une autre résidence.

23 Août 1879. Sauvetage de la goélette Jeune-Hortense

La goélette "Jeune-Hortense", de Nantes, de 400 tonnes environ, ayant dix hommes d'équipage, venait d'Espagne avec un chargement de minerai, pour Dunkerque ; surprise par une brume très intense et poussée par des vents sud-ouest, mer très grosse, le capitaine égaré de la route et se croyant dans le voisinage des Glénan ou de l'île de Sein, elle s'engagea dans les récifs à 2 milles sud de Kérity, vers 7 heures du soir. Prévenu immédiatement, le Comité fit lancer le canot, qui arriva à 7 heures 30 sur le lieu du sinistre. Le patron Riou, qui s'était embarqué avec trois hommes dans un autre canot, arriva non sans danger à bord de la Jeune-Hortense un instant avant l'embarcation de sauvetage. Ce navire se serait infailliblement brisé sur les rochers si le capitaine n'eût pas fait couper immédiatement son câble de mouillage, dès qu'il sut par Riou, le danger auquel il était exposé, et put ainsi se dégager de la position critique dans laquelle il se trouvait.

Le canot de sauvetage était monté par les nommés :
Jégou, Le Brun, Loussouarn; Le Corre, Cloarec, Le Gall (Joseph), Le Gall (Alain), Stéphan, Le Goff, Salaün, Le Garrec et Lenormand.

Comme nous le disons-plus haut, le patron Riou qui avait pu arriver à temps pour prendre le commandement du canot avait pris passage avec trois hommes dans une autre embarcation pour aller au secours de la "Jeune Hortense".

20 octobre 1879. Sauvetage du trois-mâts «Irène» accompli par MM. Huyard, Crozon,  Le Goff, Gallo, Malissier, Carro et Riou.

Le trois-mâts norvégien Irène, de 343 tonnes, ayant 13 hommes d'équipage, après avoir erré depuis le 17 octobre sans savoir où il était, est venu s'échouer vers 10 heures 30 du matin, à 300 mètres du rivage, sur la grève de Rescours. Avertis de l'événement, à 11 heures, les agents des douanes du poste de Kerity se rendirent avec le matériel de sauvetage sur le lieu du sinistre, à 5 kilomètres du port, où ils arrivèrent à midi, au moment où le dernier homme de l'Irène était mis à terre. 2 marins du navire étaient venus, à terre avec une embarcation du bord, et c'est au moyen de cette même embarcation que les marins de la localité parvinrent à sauver les 11 hommes restant de l'équipage.

Quoique dans cette circonstance le matériel du poste n'ait pas été utilisé, les agents des douanes n'en ont pas moins fait preuve d'empressement et de dévouement. Ce sont les nommés Huyard, brigadier, Crozon, sous-brigadier, les préposés Le Goff, Gallo, Malissier et les marins Carro et Riou.

Pour en savoir plus : Le Sauvetage du Irène

 

3 Décembre 1879. Sauvetage de la chaloupe de pêche Sainte-Catherine

La chaloupe de pêche de 6 tonneaux la Sainte-Catherine, ayant 4 hommes d'équipage, assaillie par une tempête de neige, vent d'est, mer très grosse, est drossée vers 4 heures 30 du soir sur la côte, à 2 milles environ à l'est de Kérity. Sur l'ordre du Comité, le canot de sauvetage fut envoyé, à 4 heures 45, au secours de la chaloupe. Un des hommes de l'équipage avait été embarqué, en rade de Guilvinec, sur le canot du bord, pour aller à terre ; mais le mauvais temps ne lui ayant pas permis de débarquer, la Sainte-Catherine avait pris à la remorque cette embarcation, qui se trouva bientôt, par suite de la rupture des amarres, exposée à la merci des flots. Le canot de sauvetage put heureusement recueillir d'abord ce marin, puis ensuite atteindre la Sainte-Catherine, recueillir le reste de son équipage et les amener tous à Kérity.

L'armement du canot de sauvetage était ainsi composé : Riou Henri, patron; Gouliquer, Loussouarn, Stéphan, Cloarec (Bernard), Kerloc'h (Henri), Pichavant, Pon, Le Gall, Pinau, Le Pape, Kerloc'h (Alain), Goudédranche et Cloarec (Alain), canotiers.

Note KBCP :
Pour ce sauvetage, le patron Riou a reçu un diplôme d'honneur.
Une gratification de 5 fr. a été allouée aux canotiers de Kerity-Penmarch.

13 avril 1881. Sauvetage de la chaloupe de pêche Marie-Louise

La chaloupe la "MarieLouise", qui allait de la baie d'Audierne à Guilvinec fut assaillie vers les midi par un coup de mer qui la jeta sur les récifs de la pointe de Saint-Pierre. Le canot de Kérity, sur l'ordre du comité, fut lancé à la mer à midi et demi, et arriva à une heure un quart sur le lieu du sinistre, au moment où les huit hommes de la Marie-Louise venaient d'être recueillis par une embarcation appartenant au gardien du phare de la pointe Saint-Pierre. Le canot est alors revenu à Kérity, où il est rentré à deux heures de l'après-midi.

L'équipage du canot comprenait le patron Riou Henri et les nommés Gouliquer, Loussouarn, Le Pors, Le Gall, Riou (Alain), Jaouen, Stéphan, Gourlaouen, Penven, Le Gars et Riou (Joseph).

22 octobre 1881. Assistance à 5 canots de pêche par les douaniers et les gardiens de phare

Six bateaux de pêche de Saint-Pierre et de Saint-Guénolé, ayant chacun cinq hommes d'équipage, se livraient à la pêche de la sardine dans la baie d'Audierne ; surpris vers une heure un quart du soir par une tempête du sud, mer démontée, ils furent entraînés vers la grève de Porscarn, à un kilomètre de la Torche. Cinq d'entre eux parvinrent à atterrir, le sixième préféra prendre le large et se dirigea sur Audierne, mais tout fait craindre qu'il ai sombré. Le brigadier Hélias, du poste de Kérity, accompagné des préposés Crozon, Le Marc, Touller et Riou, s'était empressé de se rendre à la grève de Pors-Carn ; mais il n'a pas été nécessaire de se servir des engins de sauvetage, les naufragés ayant pu arriver à terre au moment où arrivaient ces secours.

Le gardien chef du phare de Penmarc'h, le sieur Donnart et les nommés Colni (Henri), Floch (Louis) et Stéphan (Nicolas), munis du fusil de rempart, s'étaient également rendus à Pors-Carn dans le but de secourir les bateaux en détresse. 

20 octobre 1882. secours À la chaloupe «Saint-Pierre» par les gardiens de phare

Les gardiens du phare de Penmarc'h se sont portés au secours de la chaloupe le Saint-Pierre. Ayant été prévenus, vers dix heures du matin, que ce bateau avait coulé à pic à environ deux milles au sud du port de Saint-Guénolé, le gardien-chef Donnart et le gardien Maubras, accompagnés du sieur Stéphan (Michel), se rendirent sur le lieu du sinistre, où ils arrivèrent vers dix heures un quart, au moment où les sept hommes du Saint-Pierre étaient recueillis par deux bateaux de pêche, qui les ramenèrent à Audierne. Quoique ces agents n'aient pas eu, par suite, l'occasion d'utiliser le fusil porte-amarre dont ils s'étaient munis, leur empressement est digne d'éloge et mérite d'être signalé. 

30 Octobre 1882. Sauvetage de la chaloupe l'Annette

La chaloupe de pêche "Annette", de Guilvinec, ayant été surprise par une violente bourrasque, mer démontée, a été remplie par une lame et est venue se briser près du phare de Penmarc'h, à deux heures et demie du soir. Sur l'ordre du Comité, le canot, lancé à quatre heures et demie et dirigé par le patron Riou, arrivait à cinq heures et demie sur le lieu du naufrage, où le sous-patron Jégou, du canot de sauvetage, qui revenait de la pêche dans sa chaloupe, avait recueilli sept des hommes de l'équipage de l'"Annette" ; le huitième avait été sauvé par un autre bateau de pêche ; par suite, la présence du canot n'était plus utile ; il resta, toutefois, jusqu'à six heures et demie, en prévision d'autres sinistres, et ne rentra à Kérity qu'à sept heures du soir.

Il avait pour équipage : le patron Riou Henri et les canotiers Kerloc'h, Pennec, Jouvin, Nipliau, Le Gall (Henri), Jaouen, Le Gars, Le Guen, Canevet, Peigné, Cloarec et Le Gall (Alain).

4 janvier 1883. Assistance à la chaloupe de pêche «la Jeanne»

Le 4 janvier, par tempête de vent d'ouest, mer grosse, une chaloupe de pêche de Guilvinec, la Jeanne, avec onze hommes d'équipage, ayant touché, vers deux heures du soir, sur une roche dans le chenal de Saint-Pierre, à un mille environ du phare de Penmarch, fut secourue par trois embarcations de la localité au moment où le canot de sauvetage de Kérity, averti lui-même du sinistre à deux heures un quart, arrivait, un quart d'heure après, au secours des naufragés. Sa présence n'étant, plus utile, le canot revenait à son poste à trois heures et demie.

Dans cette sortie, qui n'a présenté aucun incident, l'armement du canot de sauvetage comprenait : le patron Jégou ; le sous-patron Gouliquer ; le brigadier Loussouarn et les canotiers Stéphan (Noël), Canévet (René), Pennec, Cloarec (Alain), Cloarec (Bernard), Brice, Tanter, Canévet(Alain) et Le Gall (Henri). 


En même temps que le canot de sauvetage sortait pour se porter au secours de la chaloupe la Jeanne, ainsi que nous en rendons compte plus haut, les gardiens du phare de Penmarc'h, les nommés Donnart et Colin, se rendaient de leur côté sur le lieu du sinistre, où ils arrivaient à une heure et demie de l'après-midi, munis de fusils porte-amarres et des autres engins de la Société. Montés dans une embarcation, ils ont lancé une flèche qui s'est cassée, puis ont utilisé le hâle à bord, qui a servi au sauvetage, effectué par trois bateaux du port de Saint-Pierre. 

4 janvier 1883. Sauvetage de la Jeanne par les gardiens de phare Donnart et Collin

En même temps que le canot de sauvetage sortait pour se porter au secours de la chaloupe la Jeanne, ainsi que nous en rendons compte plus haut, les gardiens du phare de Penmarc'h, les nommés Donnart et Colin, se rendaient de leur côté sur le lieu du sinistre, où ils arrivaient à une heure et demie de l'après-midi, munis de fusils porte-amarres et des autres engins de la Société. Montés dans une embarcation, ils ont lancé une flèche qui s'est cassée, puis ont utilisé le hâle à bord, qui a servi au sauvetage, effectué par trois bateaux du port de Saint-Pierre.

29 Octobre 1883. Sauvetage de la chaloupe St Riagat

Le 29 octobre, la barque de pêche le Saint-Riagat de Guilvinec, surprise vers midi et demie à demi-marée, par une violente tempête, mer démontée, alla chavirer dans les brisants à un peu moins d'un mille à l'ouest du phare de Penmarc'h. Aussitôt prévenu, le patron Jégou fit mettre le canot à la mer et se dirigea sur le lieu du sinistre au moment où l'équipage du Saint-Riagat, recueilli par une chaloupe de pêche qui se trouvait sur les lieux, était conduit à Guilvinec. Le canot retourna alors à la station où il arriva vers les quatre heures.

Dans cette sortie sans incidents, le patron Jégou Jacques était accompagné des canotiers Kerloch, Lenormand, Le Gall, Corre, Riou (Honoré), Riou (Thomas), Monfort, Palud, Lecoz, Berrou, Kérizit, Jégou (Jean), L'Helgouac'h et Jouvin.

Les gardiens du phare de Penmarc'h avec les appareils de sauvetage dont ils sont pourvus s'étaient également rendus sur le lieu du naufrage pour concourir, au besoin, aux opérations de sauvetage. 

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Les gardiens du phare se portèrent le 29 octobre, à onze heures cinquante du matin, au secours de la chaloupe le Saint-Riagat de Guilvinec, qui ayant chaviré par une lame, était allée s'échoir à un mille environ de la côte, dans le chenal Gadout, à leur arrivée à midi. Les gardiens du phare pas plus que le canot de sauvetage de Kérity, comme nous le mentionnons plus haut, n'ont pas eu à se préoccuper du sort de l'équipage qui venait d'être recueilli par une autre chaloupe qui le conduisit à Guilvinec, à l'exception d'un marin qui s'est noyé. 

13 décembre 1883. Sauvetage de La «Polina» par Le gardien de phare Donnart 

La chaloupe de pêche Polina, en effectuants on retour de la baie d'Audierne à Guilvinec, son port d'attache, fut surprise par la tempête qui soufflait sur la côte et alla s'échouer à Pors-Carn, dans l'anse de la Torche près de Kerity-Penmarc'h. Averti à 2 heures du soir de la position critique de ce bateau, un des employés du phare se rendit sur le lieu du sinistre muni des engins de sauvetage, arriva un quart d'heure après et parvint avec l'aide des personnes présentes, en employant du hâle à bord, à recueillir les neuf hommes d'équipage du Polina ainsi que la chaloupe elle-même.

Le nommé Donnart, gardien chef du phare, a été aidé dans cette circonstance par les nommés Floch (Alain), Floch (Bernard), Larnicol, Cloarec, et Larmeaux. 

Dans les Archives des Annales du sauvetage en mer,
les année 1884 à 1887 sont manquantes. Les rapports de sauvetages des année 1884 à 1887 seront donc tirés d'articles de journaux.


4 Janvier 1886. Sortie blanche du Comte-et-Comtesse

Le 4 janvier, par tempête de vent d'ouest, mer grosse, une chaloupe de pêche de Guilvinec, la Jeanne, avec onze hommes d'équipage, ayant touché, vers deux heures du soir, sur une roche dans le chenal de Saint-Pierre, à un mille environ du phare de Penmarc'h, fut secourue par trois embarcations de la localité au moment où le canot de sauvetage de Kérity, averti lui-même du sinistre à deux heures un quart, arrivait, un quart d'heure après, au secours des naufragés. Sa présence n'étant plus utile, le canot revenait à son poste à trois heures et demie.

Dans cette sortie, qui n'a présenté aucun incident, l'armement du canot de sauvetage comprenait : le patron Jegou ; le sous-patron Gouliquer ; le brigadier Loussouarn et les canotiers Stéphan (Noël), Canévet (René), Pennec, Cloarec (Alain), Cloarec (Bernard), Brice, Tanter, Canévet (Alain) et Le Gall (Henri).

En même temps que le canot de sauvetage sortait pour se porter au secours de la chaloupe la Jeanne, ainsi que nous en rendons compte plus haut, les gardiens du phare de Penmarc'h, les nommés Donnart et Colin, se rendaient de leur côté sur le lieu du sinistre, où ils arrivaient à une heure et demie de l'après-midi, munis de fusils porte-amarres et des autres engins de la Société. Montés dans une embarcation, ils ont lancé une flèche qui s'est cassée, puis ont utilisé le hâle à bord, qui a servi au sauvetage, effectué par trois bateaux du port de Saint-Pierre.

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Jacques Jégou

Dans cette sortie, qui n'a présenté aucun incident, l'armement du canot de sauvetage comprenait : le patron Jegou ; le sous-patron Gouliquer ; le brigadier Loussouarn et les canotiers Stéphan (Noël), Canévet (René), Pennec, Cloarec (Alain), Cloarec (Bernard), Brice, Tanter, Canévet (Alain) et Le Gall (Henri).

En même temps que le canot de sauvetage sortait pour se porter au secours de la chaloupe la Jeanne, ainsi que nous en rendons compte plus haut, les gardiens du phare de Penmarc'h, les nommés Donnart et Colin, se rendaient de leur côté sur le lieu du sinistre, où ils arrivaient à une heure et demie de l'après-midi, munis de fusils porte-amarres et des autres engins de la Société. Montés dans une embarcation, ils ont lancé une flèche qui s'est cassée, puis ont utilisé le hâle à bord, qui a servi au sauvetage, effectué par trois bateaux du port de Saint-Pierre.

10 Décembre 1888. Sauvetage du Petit-Louis

Vers sept heures et demie du matin, le 10 décembre, le canot de sauvetage, sur l'ordre du patron Jégou, fut mis à la mer pour se porter au secours du brick-goélette le Petit-Louis de Saint-Nazaire, qui trompé, par la brume, était allé se perdre sur le rocher Menhir, dit le Pellun, à deux milles dans l'ouest du phare de Penmarc'h.
Vers huit heures et demie le canot de sauvetage rencontra les cinq hommes d'équipage réfugiés dans le canot du bord, il les recueillit et les amena à Kérity où ils arrivèrent à dix heures et demie.

L'armement du canot comprenait le patron Jégou, le sous-patron Gouliquer, et les canotiers Cloarec, Le Gall, Stéphan, Jézégabel, Pors, Correc, Le Normand et Tenter ainsi que le marin volontaire Gourlaouen.

Brick goélette

16 Novembre 1889. Sauvetage du canot de pêche Deux-Frères

Le 16 novembre, le canot de pêche les "Deux-Frères" monté par trois hommes d'équipage se trouvait près de la basse de Tohann, rocher des Ètaux, lorsque vers 2 heures et demie du soir, un aviron étant cassé, le canot a été jeté par une lame sur les brisants à deux milles au sud de Kérity. Prévenu à 4 heures et demie, le sous-patron Gouliquer fit mettre le canot de sauvetage à la mer et se rendit sur le lieu du sinistre où il arriva à o heures. Il fit le tour des Étaux et cinq des hommes de l'équipage explorèrent les rochers où ils ne virent que quelques planches et quelques effets sur l'eau sans rencontrer les naufragés, lesquels après avoir gagné les rochers à la nage ont pu rejoindre leur canot qu'une lame avait poussé auprès d'eux. Ils avaient ainsi atteint Kérity au milieu de la brume sans avoir été aperçus par le canot de sauvetage. Celui-ci rentra à Kérity à 6 heures du soir sans autre incident.

Le sous-patron Gouliquer était accompagné dans cette sortie par les canotiers: Janvier (Théophile), Stéphan (Noël), Cloarec (Alain), Normand (Alain), Legoff (Pierre) et par les marins ne faisant pas partie de l'équipage réglementaire: Durand (Louis), Durand (Jean), Goudédranche (Alain), Talbot (Baptiste), Balch (Joachim), Gourlaouen (François), Le Pape (Jean), L'Elgouach (Pierre), Le Gall (Marie), Le Floch (Bernard), Garrec (Guillaume), Calvez (Jacques) et Balch (Laurent).


Dans les Archives des Annales du sauvetage en mer,
l'année 1890 est manquante. Les rapports de sauvetages de l'année 1890 seront donc tirés d'articles de journaux.


27 Janvier 1890. Sauvetage de la chaloupe de pêche «Ave-Maris-Stella» accompli par Le Boënnec, Le Floch, Le Garrec, Le Lay, Le Floch, Larnicol et Jégou

Le 27 janvier 1890 vers 10 heures, un coup de canon du sémaphore avertissait qu'un sinistre avait lieu en mer. Immédiatement le canot de sauvetage était mis à la mer et il se rendait par un temps douteux, vent d'O.-S.-O., grosse mer, à l'endroit qui lui avait été indiqué. Il s'y trouvait à 10 heures 45, mais déjà le sauvetage avait été opéré. Le canot de la chaloupe de pêche Ave-Maris-Stella de Saint-Pierre, en Penmarc'h, était à la pêche à lever ses filets à mulets à 500 mètres au sud du phare lorsqu'il fut chaviré par une lame. Deux embarcations de Saint-Pierre sortirent immédiatement et recueillirent les trois naufragés qui étaient à peu de distance soutenus par les avirons de leur canot.

Le patron Jégou était accompagné de Loussouarn, brigadier et des canotiers Stéphan (Noël), Cloarec (Alain), Pons (Paul), Canevet (René), Canevet (Alain), Le Gall (Alain), Le Gall (Joseph), Tanter (Pierre), Correc (Jean), Pennec (Corentin), Briec (Sébastien), Gourlaouen (François) et Le Pape (Eugène).

Note KBCP :
Pour ce sauvetage, ont reçu : Le Boënnec, matelot, témoignage officiel de satisfaction ; Le Floch, matelot, témoignage officiel de satisfaction (déjà titulaire d'un témoignage officiel de satisfaction et d'une médaille) ; Le Garrec, matelot, témoignage officiel de satisfaction (déjà titulaire d'une médaille) ; Le Lay, matelot, témoignage officiel de satisfaction (déjà titulaire d'une médaille) ; Le Floch, matelot, témoignage officiel de satisfaction ; Larnicol, matelot, témoignage officiel de satisfaction ; Jégou, matelot, témoignage officiel de satisfaction. 

12 Mars 1891. Sauvetage du bateau de pêche La-Perle

Le 12 mars, le canot s'est porté au secours du bateau de pêche la Perle, de Saint-Pierre (pointe de Penmarc'h), patron Vincent Tanniou, monté par neuf hommes.
Si la sortie n'a pas été utile à celui-là qui, connaissant bien les rochers, a pu se garer seul après être resté échoué un instant à six cents mètres du phare, il aurait pu en être autrement pour deux autres canots de pêche que l'on croit perdus dans les mêmes parages, ce matin-là même ; l'un d'eux dont on a signalé les épaves recueillies sur la côte de Penmarch et en mer, est la chaloupe de pêche NotreDame-de-la-Joie de Douarnenez, dont l'équipage de neuf hommes est considéré comme perdu. Ce bateau était sorti de Guilvinec le 11 au soir par beau temps pour aller, pour la première fois, à la pêche du maquereau, et s'est perdu presque enface de la chapelle de N.-D.- de-la-Joie, dont il portait le nom.
L'autre bateau est encore inconnu ; on parle d'un pêcheur de Concarneau.
Beaucoup de bateaux de pêche de Penmarc'h étaient sortis la veille et cet ouragan a surpris tout le monde ; comme je vous l'avais annoncé, la sortie du canot de Kérity s'est accomplie dans des circonstances très difficiles : il a bien été tiré un coup de canon d'alarme. Vers 2 heures du matin, mais la tempête a dû empêcher de l'entendre, et ce n'est qu'à 3 heures 1/4 que le lancement du canot s'est effectué d'une manière très rapide, au dire des témoins oculaires, et bien que les câbles de lancement se soient rompus pendant la manœuvre ; il n'y avait d'abord que quatre marins et une vingtaine de femmes de pêcheurs qui l'ont mis à l'eau, et il a fallu éviter les mâts du dernier vapeur naufragé que la tempête avait jetés en travers.
Le retour ne s'est pas effectué dans de meilleures conditions : l'équipage, composé principalement de volontaires (il n'y avait que cinq canotiers titulaires), est rentré complètement exténué, et ce n'est qu'à 7 heures 1/2 du matin que le canot a pu être remisé. Pour donner une idée du dévouement de l'équipage, il suffit de citer les paroles d'un de nos canotiers : "Nous étions tous trempés avant d'embarquer, et ce n'est qu'au jour que nous nous sommes reconnus sur le canot : auparavant chacun de nous savait qu'il avait des camarades près de lui, mais il ignorait leurs noms, bien que ce fussent des voisins".

Le patron Jégou (Jacques), qui dirigeait celte sortie, avait sous ses ordres les canotiers Pors (Paul), Le Gall (Alain), Stéphan (Noël), Pennec (Corenlin) et les volontaires Stéphan (Joseph), Correc (Joseph), Gourlaouen (Jean-Louis), Kerloc'h (Alexis), Riou (Henri), Durand (Jean), Le Faou (Jean), Drézen (Corenlin) et Jégou (Joseph).

Note KBCP :
(Article du journal «La dépêche de Brest» du 19 avril 1891)

Découverte d'un cadavre en mer. 
Le 15 courant. vers six heures du matin, a environ deux milles au large de Kérity, le patron du bateau «Amiral-Courbet», de Lechiagat, a aperçu, flottant à la surface de l'eau, le cadavre d'un homme qu'il a accosté et amené au Guilvinec.
La figure, la tête, ainsi que toutes les autres parties du corps qui n'étaient pas couvertes par les vêtements, étaient complètement rongées. Il était vêtu d'une capote et d'un pantalon cirés ; comme chaussure, il ne lui restait qu'une grosse botte de marin, sur laquelle sont inscrits les noms et prénom : Calvez Jean-Marie.
Cette seule inscription a permis la reconnaissance du cadavre. Calvez était patron du Notre-Dame-de-la-Joie qui a disparu en mer dans la nuit du 11 au 12 mars dernier, avec huit hommes d'équipage, dans les parages où le cadavre a été retrouvé.

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(Article du journal «La dépêche de Brest» du 1er mai 1891)

Découverte d'un cadavre. 
Un nouveau cadavre vient d'être découvert en face de Kérity, à l'endroit où a eu lieu le naufrage du bateau Notre-Dame-de-la-Joie. C'est celui du nommé Guillerm (François), âgé de 18 ans, marin-pêcheur de Douarnenez, faisant partie de l'équipage du bateau naufragé. Le corps a été conduit à Douanenez pour y être inhumé. 

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(Article du journal «La dépêche de Brest» du 6 mai 1891)

Un nouveau cadavre. 
Un nouveau cadavre, appartenant au malheureux équipage du bateau Notre-Dame-de-la-Joie, vient d'être découvert sur la grève entre Kérity-Penmarch et le Guilvinec. C'est celui du marin Doaré (Guillaume), âgé de 25 ans, de Douarnenez. 

24 janvier 1892 - Sauvetage et assistance au vapeur «montana»

Le 24 janvier, au petit jour, vent de S.-O., mer grosse et brume intense, un navire était signalé en détresse à un mille de terre entre Pen-Bras et Pen-lvits. Malgré l'heure matinale, le canot fut rapidement armé, et dès huit heures il arrivait le long du Montana, vapeur suédois chargé de vins, venant du port espagnol de Pasages.

Le fond, sur lequel avait eu lieu l'échouage étant entièrement sablonneux, aucune voie d'eau ne s'était produite. Nos hommes jugèrent que le renflouement était possible, et en effet, après qu'une partie de la cargaison eut été jetée par-dessus bord, le Montana flottait de nouveau.

Le brave patron Jégou le pilota au milieu des écueils si nombreux dans ces parages, opération rendue très difficile par le manque de vue, et l'amena très habilement jusqu'au large des roches appelées les Étocs.

Jégou confia alors la conduite du Montana à un de ses hommes, le pilote Le Gall, renonçant à la légitime satisfaction d'amener à Lorient le navire qu'il avait sauvé, pour ne pas laisser à un autre le commandement du canot de sauvetage.

L'équipage du canot était ainsi composé : Jégou (Jacques), patron ; Pors (Paul), Janvier (Théophile), Cloarec (Alain), Canévet (René), Briec (Sébastien), Kerloac'h (Henri), Le Gall (Alain), Gloaguen (Louis), Tanniou (Pierre), Gourlaouen (Jean), Berrou (Michel) et Correc (Joseph), canotiers.


Note KBCP :
Pour ce sauvetage et en reconnaissance de nombreux autres sauvetages à titre privé, le Patron Jégou (jacques a reçu la Médaille de bronze de la SCSN.
 


2 Juin 1892. Sauvetage de la chaloupe Marie

Le 2 juin, par mer démontée que soulevait un coup de vent de Sud-Ouest, la chaloupe Marie, de Saint-Pierre en Penmarc'h, revenait de la pêche aux maquereaux, après avoir passé toute la nuit dehors. Bien qu'il fit à peine jour, les guetteurs purent l'apercevoir tout d'un coup soulevée et capotée par une énorme lame ; le signal fut donné aussitôt au canot de sauvetage qui fut rapidement armé, et qui se trouva bientôt sur les lieux où le sinistre s'était produit. Deux des infortunés qui montaient la Marie, les nommés Le Floch (Alain) et Le Floch (Pierre), entraînés par le courant sur les bas-fonds, n'avaient presque plus la force de se soutenir sur l'eau.
Confiant dans le sang-froid de ses hommes autant que dans les qualités de son embarcation, et connaissant à souhait les terribles parages dans lesquels il fallait se risquer, notre brave patron Jégou se décida à tenter le sauvetage. En quelques minutes il était au milieu de ces terribles lames dont la volute, en se brisant, entraîne tout avec elle ; calme, inébranlable à son poste, il parvint à leur échapper et aussi à leur enlever les malheureux dont, sans ce secours, la perte était infaillible. Pendant ce temps, deux autres naufragés qui avaient pu se maintenir au large, étaient recueillis par des chaloupes du pays ; malheureusement il en manquait encore quatre qu'il fut impossible de retrouver.

Jégou avait avec lui les marins : Janvier (Théophile), Canévet (Alain), Canévet (René), Le Gall (Alain), Briec (Sébastien), Gourlaouen (François), canotiers titulaires ; Gouléquer (Vincent) fils, Le Gars (Robert), Cloarec (Jean), Le Cléach (Corentin) et Le Garrec (Guillaume), canotiers volontaires.

Le canot de sauvetage de Saint-Guénolé, averti en même temps que celui de Kérity, par le coup de canon d'alarme du sémaphore, a pris aussi la mer avec la plus grande promptitude pour se porter au secours de la Marie.
Son équipage a montré en cette occasion tant d'énergie et de dévouement, que nous nous faisons un devoir de donner leurs noms aux lecteurs de nos Annales : Patron Auffret (Louis) ; sous-patron Riou (Jean) ; canotiers : Hélias (Alain), Scullier (Jacques), Hélias (Louis), Briec (Pierre), Guéguen (Alain), Le Corre (Jacques), Tanter (Pierre), Jégou (Joseph), Drezen (Guillaume) et Le Pape (Pierre).


Note KBCP :

(Article du journal «La dépêche de Brest du 16 juin 1892)

Découverte de cadavres. — Le 10 courant, vers trois heures du soir, le sieur Pichavant, marin-pêcheur à Kérity, a découvert et amené au rivage le cadavre du sieur Le Boënnec, naufragé du bateau Marie, dans la nuit du 1er au 2 courant. Les yeux et la joue gauche étaient absents, mangés sans doute par les crabes. Le cadavre a été reconnu par la femme du défunt et l'inhumation a eu lieu le 11, à neuf heures du malin.
— Le même jour, vers dix heures du matin, le sieur Le Floc'h, fils du patron du bateau naufragé, qui se trouvait sur le lieu du naufrage, aperçut au fond de l'eau un cadavre ; il l'amena à la surface de l'eau à l'aide d'une forte ficelle et d'un hameçon. C'était le cadavre de son père. Le corps a été inhumé le soir même, à cinq heures.

Complément d'information :
Pour ce sauvetage, l'équipage du Comte et Comtesse Foucher de Saint-Faron a reçu le prix du Baron de Joëst.
Le patron Jacques Jégou a reçu la Médaille d'argent de 2ème classe de la SCSN.
Les canotiers Janvier (Théophile), Canevet (Alain), Canevet (René), Le Gall (Alain), Briec (Sébastien), Gourlaouen (François), Gouléquer (Vincent) fils, Le Gars (Robert), Cloarec (Jean), Le Cléac'h (Corentin) et Le garrec (Guillaume) ont chacun reçu un Diplôme d'honneur.

26 août 1892 - sauvetage accompli par Jacques Jégou1

Saint-Guénolé.

J’ai l’honneur de porter à votre connaissance l’émouvant sauvetage que vient d’accomplir notre brave patron
Jégou Jacques. Le 26 août, vers trois heures du matin, le patron Jégou appareillait avec son bateau de pêche, en avant de Saint-Guénolé, lorsque des appels de détresse retentirent soudain dans les brisants du côté Sud Ouest. Jégou, avec un marin de ses voisins les plus proches, Yéquel (Pierre), et ses trois fils, se porta aussitôt vers le lieu du naufrage environ à 350 mètres de là, où il aperçut trois hommes accrochés à un mât et un autre engagé dans les filets flottant sur l’eau ; il s’approcha d’eux, au milieu des plus grandes difficultés, et, au moment où il recueillait les naufragés, une lame énorme s’abattait sur son canot, qui fut aux trois quarts rempli. Pendant que les uns secouraient les naufragés, les autres vidaient l’embarcation qui menaçait de couler bas; ils réussirent néanmoins à atteindre le port, où les naufragés furent l’objet de soins empressés chez le patron Auffret de la station de Saint-Guénolé. Le canot de cette station est sorti également à la suite des appels de détresse, mais le sauvetage avait été si rapidement accompli et si heureusement exécuté qu’il n’y avait plus qu’à s’assurer qu’aucun autre canot n’avait besoin de secours, le port de Saint-Guénolé étant fréquenté en ce moment par quelques centaines de bateaux de pêche. Le patron Jégou s’est d’autant plus distingué dans la circonstance que les bateaux qui sortaient en même temps que lui n’ont pas osé se porter dans les brisants pour secourir les naufragés ; Jégou, lui, soutient énergiquement que l’on doit toujours le faire, quitte à rester avec eux. Le patron Jégou, une fois de plus, a fait honneur à la Société centrale de Sauvetage, dont il commande un des canots.

Courtel. Lieutenant des douanes, Secrétaire du Comité.

Note KBCP :
(1) Jacques Jégou est le patron du canot de sauvetage de Kérity-en-Penmarc'h


5 Novembre 1892. Sauvetage de la chaloupe Cuirassier de Reichshoffen

J'ai l'honneur de porter à votre connaissance le rapport ci-joint relatif au sauvetage opéré par le canot de Kérity à la date du 5 novembre 1892, avec petite brise de S.-O., mer très grosse. Ce jour-là, à 1 heure 30 du soir, j'ai aperçu un bateau de pêche chavirant par une grosse lame, en passant sur les brisants dits le Viller, à un mille au sud du sémaphore. J'ai fait immédiatement tirer un coup de canon et hisser le pavillon de détresse, dans le but de lui envoyer des secours.
Le bateau de sauvetage de Kérity, étant le plus rapproché du lieu du naufrage, a été assez heureux pour recueillir les naufragés au nombre de sept hommes d'équipage et un mousse, et les ramener tous à terre sains et saufs. Seul le mousse se trouvait presque inanimé ; il a été aussitôt transporté chez M. Jacq, gérant de l'usine de M. Saupiquet à Kérity, où on s'est empressé de lui donner tous les soins que nécessitait son état. Le bateau naufragé est du port de Guilvinec ; il porte le n° 12451, et a pour patron le nommé Cléach (fils).

Voici les noms des canotiers sauveteurs : Jégou (Jacques), patron ; Cloarec (Allain-Yves), brigadier ; Le Gall (Allain), Pors (Paul), Briec (Sébastien), Tanter (Pierre-Jean), Kerloch (Henri), Janvier (Théophile), Cloarec (Allain) et Le Gall (Joseph), canotiers ; Gouliquer (Vincent) fils, Le Gall (Nonna), Gourlaouen (Yves), Jégou (Joseph), Goudedranche (Benjamin), Peigné (Sébastien) et Le Pape (Jean), volontaires.

Avertis en même temps que ceux de Kérity, les marins de Saint-Guénolé se sont portés en toute hâte au secours des naufragés, mais malgré la célérité remarquable de la mise à l'eau et du départ, le canot, en raison de la distance à parcourir, (au moins trois milles) n'a pu arriver tout à fait à temps pour coopérer au sauvetage, qui venait d'être heureusement effectué par les sauveteurs de la station plus rapprochée de Kérity.

Les difficultés extrêmes de cette sortie ont fait ressortir, une fois de plus, outre les excellentes qualités du canot, l'habileté et l'énergie de son équipage qui comprenait : le patron Auffret (Louis) et les canotiers Kerloch (Alexis), Cloarec (Jean), Stéphan (Jean), Tanneau (François), Briec (Pierre), Tanneau (Thomas), Baltez (Vincent), Hélias (Sylvestre), Tanter (Pierre), Drezen (Guillaume) et Hélias (Louis).

Rapport de M. Madec, membre du Comité.

Note KBCP :
(1) Le n°1245 donné n'est pas le bon. Il correspond est l'Adèle, canot de Bénodet a été désarmé en 1902.

25 mars 1893 - Sauvetage accompli par Jacques Jégou

Le 25 mars, l'infatigable JÉGOU a renouvelé son exploit du 26 août, dans des conditions presque identiques. Cette fois encore il allait à la pêche avec son embarcation en compagnie de ses trois fils, lorsqu'il vit tout près de lui le bateau de pêche le Colbert sombrer dans les brisants. Il avait été soulevé, chaviré et brisé par une lame de fond, et les quatre hommes se débattaient au milieu des lames. L'un d'eux était blessé à la tête et avait perdu connaissance. Jégou et ses fils le recueillirent à leur bord et les conduisirent à Saint-Pierre. 

11 xxxxxx 1894. Sauvetage de deux naufragés.  

Le 11 de ce mois1, notre bateau, sorti pour exercice, a eu l'heureux bonheur de sauver une embarcation1 de notre port, à bord de laquelle il y avait 2 jeunes gens1, à 1 mille environ de terre. Cette embarcation, désemparée de tout et poussée par un gros vent de Nord, se serait infailliblement perdue et avec elle les 2 hommes qui la montaient, sans la célérité avec laquelle l'équipage de la Société a manœuvré parmi les rochers.

Honneur au patron Jégou pour son courage et surtout pour son habileté.

Cet équipage était formé par : Jégou, patron ; Cloarec, brigadier ; Briec, Canévet (Alain), Canévet (René), Cloarec, Gouliquer, Gourlaouen, Janvier, Jégou et Gézégabel, canotiers.

Recevez, etc., etc.
Le Président du Comité, Courtois. 


Note KBCP :
(1) Le mois n'est pas précisé dans la rapport, ni les nom et numéro de l'embarcation, ni celui des naufragés. C'est pas bien, ça !

12 Novembre 1894. Sauvetage du sloop Noé

Le sloop "Noé", d'Audierne, mouillé sur ses ancres à l'endroit dit la Poire, à cinq cents mètres de terre, attendait le moment favorable pour se rendre à Brest, quand il a été, le 12 courant, assailli par un furieux coup de vent de S.-S.-O.
Le capitaine avait cependant pris toutes ses précautions et attendait, confiant dans ses mesures, la fin de la tourmente, lorsque la tempête redouble encore de force : le canot du bord coule et le sloop chasse sur ses ancres.
La situation du navire devenait critique : le capitaine fait hisser à mi-mât le drapeau.
Le patron du canot "Comte-et-Comtesse-Foucher-de-Saint-Faron", à la vue de ce signal, fait aussitôt mettre à l'eau le canot de la Société et atteint le sloop. Après une lutte opiniâtre d'une heure contre la mer et l'ouragan, il est heureux de recueillir sain et sauf l'équipage en danger.
Le canot de sauvetage se disposait à regagner le port, quand le vent du S.-O. saute brusquement au N., c'est-à-dire debout, pour revenir; aussi n'est-ce qu'à 5 heures qu'il put regagner le port. Il a eu quelques avaries, mais très légères.

Le Président du Comité, Courtois.

Armement du canot : Jégou (Jacques), patron. Les matelots : Kerloc'h (Henri), Pors (Paul), Jégou (Joseph), Stéphan (Noël), Pichavant (Jean-Félix), Le Pape (Eugène), Cloarec (Alain), Briec (Sébastien), Gourlaouen (François), Tanter (Pierre-Jean), Gouliquer (Vincent).

15 Novembre 1894. Sortie blanche du Comte-et-Comtesse-Foucher-de-Saint-Faron

Le canot de Kérity a encore pris la mer sur le signal de détresse fait par un grand trois-mâts français, mais avant qu'il ait pu l'atteindre, le navire avait rétabli sa voilure et fait route en s'éloignant dans le S.-S.-E.

18 Octobre 1895. Sauvetage de la chaloupe de pêche 958

Par grande brise de S. E. et mer grosse, le patron Jégou a aperçu, vers les une heure de l'après-midi, une chaloupe de pêche qui était échouée aux Etocs, sur le plateau de rochers appelé Jour-Von, et qui faisait des signaux de détresse, s'est empressé de rallier les hommes disponibles pour armer le canot de sauvetage "Comte et Comtesse Foucher de Saint-Faron". L'armement fut complété par des hommes de bonne volonté, toute la population étant au large, car la matinée avait été très belle et le mauvais temps était venu subitement. Alors que l'on approchait du lieu de l'accident, un changement qui amena une saute de vent et une embellie de la mer permit à la chaloupe en détresse de se déhaler et de ré-appareiller.
C'était le n° 9581, du port du Guilvinec.

Le Président du Comité local de sauvetage, Courtois.

Armement du canot : Jégou (Jacques), patron; Le Gall (Alain), brigadier ; Stéphan (Joseph), Briec (Sébastien), Cloarec (Alain), Janvier (Robert), Tanter (Pierre-Jean), Le Pape (Eugène), Le Garrec (Thomas), Yéquel (Pierre), Riou (Henri), Cloarec (Augusle).

Note KBCP :
(1) Il s'agit de la chaloupe Sainte-Anne.

28 Mars 1896. Sauvetage de quatre marins

Vers midi, le patron Jégou se trouvant à la porte de la maison abri, aperçut des signaux de détresse faits par un homme monté sur une drôme de goëmon, que le vent et la marée poussaient au large, à 1 mille 1/2, S. E. de Kérity. Une tempête du nord régnait à ce moment ; une embarcation montée par trois hommes se trouvait également dans ces parages, désemparée de sa voile par un gros grain, laquelle s'était portée au secours de l'individu précité, dont la situation, à son tour, devenait des plus périlleuses.
Aussitôt le patron Jégou, voyant le danger, fit sortir le canot qui, avec l'aide de quelques femmes et des canotiers présents, fut lancé en quelques instants ; se rendre ensuite sur le lieu du sinistre, recueillir d'abord l'homme qui était sur la drôme et qui était sur le point de disparaître et ensuite les trois hommes du canot désemparé, fut fait avec la plus grande célérité, lesquels ont été ramenés à Kérity sains et saufs.
Le patron Jégou, dans la circonstance, a donné une nouvelle preuve de sa vigilance et du dévouement dont il est animé pour se porter au secours de son semblable.

Rapport de Monsieur Courtois, Président du Comité de Sauvetage local

Armement du canot : Jégou (Jacques) patron ; Cloarec (Alain), brigadier ; Jégou (Joseph) ; Taniou (Guillaume) ; Kerloc'h (Henri) ; Cloarec (Alexis) ; Gourlaouen (François) ; Canevet (Alain) ; Stéphan (Joseph) canotiers ; Jézégabel (Robert) et Kerloc'h (Alexis), volontaires.

Note KBCP (Complément d'information) :

Pont-L'Abbé, 19 avril 1896. Monsieur le Président,
Le 28 mars dernier, le vent soufflait en tempête ; pendant que votre canot de la station de Kérity sauvait deux personnes montées sur des drômes en détresse, le patron Kerloch (Alain), en sauvait une troisième à laquelle le canot de sauvetage ne pouvait immédiatement porter secours. Il a couru dans cette circonstance un danger sérieux et le grand mât de son embarcation a été cassé. Veuillez, etc., etc.
Cosmao-Dumenez, Député du Finistère. 

26 mai 1896 - Sauvetage accompli par le patron Michel Riou et son équipage

(Rapport du Comité local de Sauvetage.)

Le 26 mai, la chaloupe de pêche, Double-Alliance, patron et armateur Biguais (Pierre), de Guilvinec, revenait au port, par forte brise d'E.-N.-E., mer belle, beau temps, quand elle fut surprise par une violente bourrasque et chavira aussitôt. Elle se trouvait alors à 2 milles dans le S.-O. de la pointe de Penmarc'h. Dès que le sinistre fut connu à terre, le canot Comte-et-Comtesse-Foucher-de-Saint-Faron fut lancé. Le patron et le sous-patron étant absents, le brigadier Cloarec prit le commandement, et fit preuve de connaissance dans le lancement comme dans la direction du canot ; je suis heureux de pouvoir le signaler.

Pendant ce temps, la chaloupe Salvador, patron Riou (Michel) qui se trouvait dans les mêmes parages que la Double-Alliance manœuvrait en toute hâte et réussissait à sauver les neuf naufragés, qu'elle conduisit, à Saint-Guénolé.

Le canot de sauvetage est rentré au port à 3 heures.

Son armement se composait de:
Cloarec (Alain), brigadier ; Pors (Paul) ; Canévet (Alain); Canévet (René); Gouliquer (Vincent); Janvier (Robert); Le Pape (Eugène) ; Gourlaouen (François) ; Tanniou (Guillaume) ; Stéphan (Noël) ; Kerloch (Alain) ; et Coïc (Corentin), canotiers.
 

22 juin 1896 - Sauvetage accompli par le douanier Auguste Béliard

(Article du journal «La dépêche de Brest du Sauvetage du 24 juin 1896)

— Hier, à deux heures du soir, un garçon de cinq ans, nommé Pors (Paul), est tombé à la mer accidentellement, entre le môle de Kérity, en Penmarc'h, et le bateau de pêche n° 1205, patron Durand. Il a été sauvé par le sous-brigadier des douanes Béliard.
Sans la courageuse intervention du sous-brigadier Béliard, l'enfant se serait inévitablement noyé.

Note KBCP :
Pour ce sauvetage, le sous-brigadier Auguste Béliard a été promu brigadier et muté aux Quatre-Vents. 

 

26 Mars 1897. Sauvetage du trois-mats goélette Sancta-Maria

Le patron Jégou, ayant été prévenu à 7 heures 1/2 du matin par le préposé Mazin, de Kérity, qu'un fort navire se trouvait en détresse à la côte, près Saint-Vio, s'est empressé de faire sortir le canot qui a été lancé dans un instant, il s'est dirigé pour couper au plus court par le chenal de Gourmily où la mer était démontée et ensuite vers le lieu du sinistre. En arrivant en face la Torche, il a rencontré le canot de sauvetage de Saint-Guénolé qui venait de recueillir l'équipage du navire naufragé, le patron Jégou demanda au patron Auffret s'il avait sauvé tout l'équipage, ce dernier lui répondit que oui et les deux canots se sont suivis par crainte d'avaries jusqu'au port de Saint-Guénolé oh ont été débarqués sains et saufs les huit hommes naufragés. Le canot est-rentré à Kérity à 11 heures 3/4 sans accident, ni avarie, mais l'équipage était fatigué.
Dans la circonstance, le canot en se rendant sur le lieu du sinistre pouvait être d'un grand secours à un moment donné, à celui de Saint-Guénolé; le sauvetage se trouvant des plus difficiles, surtout au milieu des brisants; on ne peut donc qu'approuver les prudentes dispositions prises en pareil cas par le patron Jégou.

Le Secrétaire du Comité local, le Lieutenant des Douanes Marguerie.

Armement du canot : Jégou (Jacques), patron ; Le Gall, (Alain), brigadier ; Kerloc'h (Henri) ; Buannic (Corentin) ; Cloarec (Alain) ; Tanter (Pierre) ; Pichavant (Jean) ; Pors (Paul) ; Stéphan (Noël) ; Jégou (Joseph) ; Gourlaouen (François) ; Le Pape (Eugène), canotiers.


Pour en savoir plus : Naufrage du Sancta-Maria

Trois-mâts goélette

6 novembre 1897 - Sortie blanche

Le 6 novembre, à la nuit, sur la nouvelle que l'on entendait des cris de détresse du côté des roches du Gribec, le canot de sauvetage Comte-et-Comtesse-Foucher-de-Saint-Faron fut armé avec rapidité, mais le lancement prit un certain temps parce que la mer était basse.

Parti vers 7 heures, il rencontra peu après une chaloupe à bord de laquelle étaient les hommes qui avaient appelé, au secours, et revint alors au port.

(Extrait du rapport de M. Colin, Membre du Comité local)
 

12 juillet 1898 - Tentative de sauvetage dramatique du jeune baptiste Le Du

(Article du journal «La dépêche de Brest» du 22 mai 1899)

Au nombre des sauveteurs auxquels vient d'être accordé le pris Henri Durand, de Blois, se trouve le jeune Jean-Baptiste Le Du, de Kérity, âgé de neuf ans, qui s'est noyé dans l'étang de Poul-a-Pret, le 12 juillet 1898, en cherchant à sauver un de ses camarades.
Une médaille, rappelant cet événement, a été frappée pour être remise à la mère, qui recevra également le prix de 1,000 francs décerné à son enfant. 


8 Août 1898. Sauvetage d'une chaloupe et de deux mousses

J'ai l'honneur de vous rendre compte de la sortie effectuée, ce matin, 8 août, par le canot de notre station « Comte et Comtesse Foucher de Saint-Faron ». A 8 heures, ce matin, j'ai été prévenu par Jégou (Joseph), canotier, qu'une chaloupe de pêche se trouvait en perdition entre Guilvinec et Kérity.
Je me rends aussitôt à la maison-abri, pour donner ordre de mettre le canot de sauvetage à la mer; le patron Jégou, prévenu par Gourlaouen (Jean-Louis), auxiliaire du canot, hâtait au plus vite les préparatifs du départ. En moins de cinq minutes, le canot était lancé ; la mer était démontée, le vent soufflait avec fureur et il tombait une pluie torrentielle.
Après les plus pénibles efforts, nos hommes réussirent à atteindre la chaloupe. Il était temps. Déjà elle talonnait sur le rocher Méléned ; il n'y avait à bord que deux jeunes mousses. Ces pauvres enfants avaient à peu près perdu connaissance croyant que tout était fini pour eux. Ramenés à Kérity, ils y ont reçu les soins les plus empressés et n'ont pas tardé à revenir à eux.
Ce sont les nommés Berrou (Pierre), et Gloaguen (Hervé).

Extrait du rapport de M. Collin, Président du Comité local.

Armement du canot « Comte et Comtesse Foucher » : Jégou (Jacques), patron; Jégou (Joseph), Pors (Paul), Gouliquer (Vincent), Tanter (Pierre), canotiers ; Gourlaouen (Jean-Louis), Le Guen (Jean), Drézen (Baptiste), Berrou (Michel), Gloaguen (Louis), Correc (Joseph), auxiliaires.

31 Octobre 1898 - Sauvetage de « Ave Maris Stella » par Joseph Jégou

Hier à 11 h. 48, un sinistre est arrivé en face du port de Saint-Guénolé, à l'endroit appelé P. L. M. Le canot de pêche « Ave Maris Stella » n° 1660 du quartier de Quimper composé de cinq hommes et un mousse, patron Tanniou (Jacques1), venant de la baie d'Audierne faire la pêche à la sardine, allait rentrer au port de Saint-Guénolé, vendre le produit de sa pêche, lorsque, tout à coup, en passant le P. L. M. une grosse lame tombe sur le malheureux canot et l'engloutit. Le bateau sombré, les hommes composant l'équipage sont à l'eau, chacun d'eux cherche à se raccrocher aux épaves en attendant les sauveteurs.

La mer était très grosse, le vent était Nord-Ouest, c'est vous dire qu'à Saint-Guénolé la mer était démontée.

Le patron Jégou (Joseph), de la chaloupe « Saint-Joseph », n°1576 du quartier de Quimper, attaché au port de Kérity, sortait de la baie d'Audierne avec de la sardine, qu'il allait vendre à Concarneau, se trouvant déjà à un mille 1/2 de Saint-Guénolé et en ayant d'autant du canot de pêche « Ave Maris Stella » lorsque tout à coup, tournant la tête du côté de Saint-Guénolé pour voir si d'autres bateaux faisaient même route que lui, il aperçoit une lame qui venait de couvrir complètement un canot, il n'aperçoit plus rien de l'embarcation, elle avait disparu.

Jégou (Joseph), qui ressemble beaucoup à son père et dont le courage ne faiblit pas, dit tout de suite à son équipage : « Un bateau sombre à l'entrée du port de Saint-Guénolé, au P. L. M., il faut virer de bord et aller sauver les hommes. » Aussitôt dit, aussitôt fait et en moins de dix minutes Jégou (Joseph), est arrivé à temps pour dégager le mousse qui était déjà entortillé dans les filets. Grâce à l'habileté de Jégou et de son équipage, l'enfant qui allait périr a pu être dégagé et embarqué dans la chaloupe.

Jégou (Joseph), avait déjà sauvé le mousse et deux matelots, quand Le Gall (Allain), patron de la chaloupe 16892, sortant de la baie d'Audierne, avec de la sardine et se dirigeant sur Concarneau, aperçoit aussi le canot chaviré, il change de direction et fait cap sur le canot sombré. Le Gall (Allain) et son équipage ont sauvé le reste de l'équipage du canot sombré.

Les deux sauveteurs, certains qu'ils avaient tout l'équipage du canot submergé à bord, font route tout de suite vers le port de Saint-Guénolé, où ils déposent les naufragés qui étaient encore sous l'influence de la fièvre, se dirigent vers deux ou trois maisons où on leur fait prendre quelque chose de chaud et revêtir d'autres effets.

Les sauveteurs ont été acclamés par les personnes qui ont vu le courage et le dévouement de ceux-ci pour sauver leurs semblables.

Veuillez, etc., etc.
Le Président du Comité local, Collin.

Note KBCP :
(1) Il s'agit plus probablement de Tanniou (Jérôme)
(2) Il s'agit de la chaloupe Notre-Dame-de-la-Clarté.

3 Novembre 1898. Sortie Blanche du Comte-et-Comtesse-Foucher-de-Saint-Faron

A 5 heures moins 1/4 du soir, je fus prévenu par un pêcheur, qui venait de la baie d'Audierne faire la pêche à la sardine, qu'une chaloupe de pêche montée par six hommes et un mousse venait d'être jetée par une lame sourde sur le rocher Le Coër en face du phare d'Echmûhl.
Le vent était Ouest, la mer très grosse et une brume épaisse empêchait certainement les marins de Kérity de voir la chaloupe sur le rocher Le Coër.
Ayant confiance dans le rapport que me fit Durand (Jean), pêcheur, je fis mettre immédiatement le cahot de sauvetage à l'eau en indiquant bien au patron Jégou l'endroit où se trouvait la chaloupe en perdition.
La mise à l'eau du canot de sauvetage n'a demandé que 5 minutes à peine. Le courage, l'énergie à la pensée de pouvoir sauver leurs semblables, étaient écrits sur la figure de chacun des braves qui montaient le canot « Comte et Comtesse Foucher de Saint-Faron ».
Bien que la mer fut très grosse et la brume très épaisse, ce qui devait gêner leurs recherches, j'avais pleine confiance en voyant partir nos canotiers avec tant d'entrain.
Le patron Jégou et son fils Jégou (Joseph), connaisseurs à fond de noire côte si accidentée, furent bientôt hors de danger et arrivèrent en moins d'une demi-heure au rocher Le Coër.
Ils trouvèrent la chaloupe de pêche complètement démolie, firent plusieurs tours autour du rocher, cherchant et écoutant ; ne voyant rien, n'entendant rien, il fit route sur Saint-Pierre. Là il demandé quelques renseignements et il apprend que le sauvetage de l'équipage de la chaloupe n° 15141, patron Le Roux, de Lesconil, a été opéré par un canot de Saint-Pierre monté par Le Clech (François), de Saint-Pierre. Cinq minutes plus tôt, c'était le canot de sauvetage de Kérity qui opérait.
Le canot de sauvetage est rentré à Kérity une heure et demie après sa sortie, sans accident. Les canotiers étaient fatigués mais regrettaient surtout de n'avoir pu opérer le sauvetage.

Le Président du Comité de sauvetage, Collin.

Note KBCP :
(1) Le numéro indiqué n'est pas le bon. 1514 est le numéro du Caprice de Lesconil démoli en 1908.

25 Décembre 1898. Sauvetage du vapeur «La-Marie»

Dans la soirée du 25 décembre, par temps très noir, le patron Jégou et M. Colin, négociant, membre du Comité, prévenus qu'un vapeur venait de se mettre au plein sur les rochers du Gribec, à un mille 1/2 au S. E. de Guilvinec, firent armer le canot de sauvetage. Le lancement fut long et très difficile, parce que l'on était au bas de l'eau. Arrivés à l'endroit indiqué les sauveteurs reconnurent que le navire était « la Marie », de la maison Worms et Cie, du Havre, allant de Bordeaux au Havre, ayant 20 hommes à son bord. Le capitaine1 ne voulant pas croire à la perte totale, demanda comme il l'avait fait au canot de Lesconil2, qui l'avait rejoint déjà, de rester auprès de lui et de l'aider dans ses tentatives de déséchouage. Ce ne fut qu'à 6 h. 1/2 du matin que, reconnaissant que tout espoir était perdu, il se décida à l'abandon. Lui et son équipage embarquèrent alors dans les embarcations de « la Marie », et escortés par les deux canots de sauvetage, ils regagnèrent le port de Guilvinec3.

Extrait du rapport de M. Marguerie, lieutenant des douanes, secrétaire du Comité local.

Armement du canot « Comte et Comtesse Foucher de Saint-Faron » : Jégou (Jacques), patron ; Le Gall (Alain), Cloarec (Alain), Pons (Paul), Buannic (Corentin), Canévet (René), Stéphan (Joseph), Jégou (Joseph), Gourlaouen (François), Kerloc'h (Henri), Coïc (Corentin), Tanniou (Guillaume).

Note KBCP :
(1) Capitaine Loirat
(2) Foubert de Bisy, canot de sauvetage de Lesconil
(3) Il faisait une brume si intense qu'on n'apercevait pas le feu du phare d'Eckmühl. La mer, secouée par un vent du sud-est, était démontée. (Journal l'Union Agricole et Maritime du 29 décembre 1898)

26 janvier 1899 - Sauvetage accompli par Madame Riou

Sauvetage — Jeudi 26 courant, à 2 h. 1/2 de l'après-midi, un enfant de sept ans, Berrou (Baslien), s'amusait sur les rochers de la grève, lorsqu'il perdit l'équilibre et tomba à l'eau. Il fut heureusement aperçu par une dame Riou, de Kervily, qui se porta à son secours. Sans calculer le danger, cette courageuse personne se jeta tout habillée à l'eau et réussit à ramener l'enfant sur la grève, sans connaissance. Les soins énergiques qui lui furent prodigués le rappelèrent à vie.
Mme Riou a droit à toutes les félicitations.

Note KBCP :
Pour ce sauvetage, Madame Riou née Normand a reçu un témoignage de satisfaction.


7 Février 1899. Sauvetage de la chaloupe La-Biche

A onze heures 5 minutes du matin je fus prévenu par un marin du port de St-Pierre, qu'une chaloupe de pêche faisait des signaux de détresse dans les parages du Menhir de Pelem.
Le patron Jégou (Jacques) prévenu aussitôt, fait appel aux canotiers qui arrivent en courant à la maison-abri. A 11 h. 15 le canot était à flot, partant dans la direction indiquée par le marin Jacques Stéphan, qui était venu exprès nous donner connaissance du sinistre,
La mer était démontée, le vent de sud-ouest soufflant avec furie ; enfin une tempête comme on en voit peu.
J'ai suivi le canot de sauvetage à l'œil nu, tant que j'ai pu, mais malheureusement, comme je l'ai dit plus haut, la mer était tellement démontée que, dans moins de 15 minutes, je l'ai perdu dans les lames blanchies par (a tempête.
Le patron, Jégou Jacques, dont le courage et le dévouement ne manquent jamais, encourage les canotiers le plus qu'il peut, en disant: « Courage, mes enfants! J'aperçois là-bas la chaloupe, il faut arriver. Courage ! » En effet, après avoir ramé pendant 45 minutes dans une mer affreuse, le patron Jégou arrivait à [portée de voix de la chaloupe en détresse qui naviguait sans gouvernail depuis 9 heures du soir jusqu'à midi le lendemain, heure où est arrivé le canot de sauvetage à accoster la chaloupe en détresse.
Le patron et les marins qui montaient la chaloupe « La Biche » n° 1280 du port de Kérity, étaient rendus à bout. La fatigue était devenue maîtresse de ces pauvres gens qui n'en pouvaient plus ; aussi, quand les sept hommes et le mousse de la chaloupe « La Biche » aperçurent le canot de sauvetage arrivé le long de leur bord, et le patron Jégou Jacques donner des instructions au patron Tancret Louis, pour rentrer dans le port de Saint-Pierre, ils sentirent le courage leur revenir.
La mer était trop grosse et lèvent trop fort pour que le canot de sauvetage prenne la chaloupe à la remorque, mais les instructions du brave praticien Jégou ont été très bien suivies, car celui-ci se tenait à quelques mètres de la chaloupe dans les passes dangereuses jusqu'à Saint-Pierre, toujours en donnant des ordres au patron de la chaloupe « La Biche », dans la crainte qu'il arrive accident. La mer brisait partout.
Les canotiers du canot de sauvetage arrivés dans le port de Saint-Pierre en môme temps que la chaloupe « La Biche » ont sauté à bord de celle-ci, ont amené la voile et mouillé ancre et grappin et ont mis le bateau hors de danger. La corvée terminée, les marins et les canotiers ont embarqué à bord du canot de sauvetage, et notre brave patron Jégou nous a conduit les huit naufragés dans un état inquiétant. Les uns pleuraient, d'autres tremblaient de fièvre, de froid et de fatigue, car ils étaient mouillés jusqu'aux os, ces malheureux .

Le Président du Comité local, Collin.

Armement du canot « Comte-et-Comtesse-Foucher-de-Saint-Faron » : Jégou (Jacques), patron ; Cloarec (Allain), brigadier ; Buannic (Corentin), Stéphan (Joseph), Kkerloc'h (Allain), Fontaine (Paul), Tanter (Pierre), Cloarec (Allain-Yves), Le Pape (Eugène), Coïc (Corentin), Gouliquer (Vincent), Briec (Sébastien).

Note KBCP :
Pour ce sauvetage, l'équipage du canot de sauvetage a reçu le prix Amiral Lalande.


25 Mai 1899. Sortie blanche du Comte-et-Comtesse-Foucher-de-Saint-Faron

J'ai l'honneur de vous rendre compte que le canot "Comte-et-Comtesse-Foucher-de-Saint-Faron" a été mis à l'eau à 11 h 15 du matin après avoir entendu le coup de canon d'alarme du sémaphore de Saint-Pierre.
A 11 h 25, M. Riou, guetteur du sémaphore est venu nous informer qu'un dundée avait son pavillon en berne non-loin des rochers de l'Ile Nona, à l'ouest du phare d'Eckhmühl, demandant du secours.
Les indications et les points que le guetteur m'a fournis, m'ont permis de donner des instructions au patron Jégou qui quittait déjà le port de Kérity.
Le vent; était O.-N.-O. mer grosse et courant debout; aussi les canotiers pour couper au plus court et essayer d'arriver au plus vite sur le lieu du sinistre, furent obligés de ramer.
Il y avait déjà une heure que le canot de sauvetage luttait contre le vent et le courant, quand le patron Jégou fit remarquer à ses hommes que le dundee avait son embarcation devant lui, essayant de le remorquer.
Enfin, Dieu a voulu qu'il réussît à échapper aux rochers, car aidé par son embarcation et faisant de bonnes manoeuvres, il a pu quitter cet endroit dangereux et mauvais, où un quart d'heure de plus, il allait peut-être y rester.
Le patron Jégou ne pouvant croire à l'adresse des matelots du dundee, encourageait toujours ses canotiers en disant : « Courage enfants nous arriverons peut-être assez tôt pour aider ces malheureux ».
Le vent donnait de plus en plus fort, la mer grossissait; les matelots du dundee redoublèrent de 1 courage enfin ils réussirent après tous leurs efforts et tous leurs moyens à échapper aux mauvais rochers, en faisant voile vers le S.-E., c'est-à-dire fuyant grand largue et prenant le large.
Le patron Jégou et les canotiers trop-éloignés encore, n'ont pu voir le nom du dundee, car celle-ci fuyait les rochers de l'Ile Nona maintenant, sans avoir la pensée-même d'amener le pavillon qui était resté en berne.
Les canotiers, jugeant que le dundee était hors de danger, firent route vers le port de Saint-Pierre, pour prendre quelques renseignements ; personne n'a pu leur en donner d'autres que ceux fournis le matin à 11 h 25 par le guetteur Riou.
Le temps devenait de plus en plus mauvais, il ventait en tempête ; le patron Jégou dit à ses canotiers : « Mes enfants ! il est temps de nous dégager de ce port et d'attraper Kérity ».
En effet, à une heure, quand le canot de sauvetage est rentré à Kérity, le vent avait doublé et la mer grossi de moitié. Une véritable tempête se déchaînait sur nos côtes.
Le canot a été remonté en arrivant au port et à trois heures, après avoir subi son nettoyage, sa visite et son inspection habituelles, il a été monté sur son chariot, et rentré dans l'abri.

Le Président du Comité local, Collin.

Armement du canot : Jégou (Jacques), patron ; Cloarec (Alain), brigadier ; Jégou (Joseph), Cloarec (Alain), Gourlaouen (François), Gourlaouen (Louis), Janvier (Robert), Pors (Paul), Gouliquer (Vincent), Coïc (Corentin), Stéphan (Joseph), Canévet (René), canotiers.

16 septembre 1899 - Sauvetage accompli par Jean Tanniou

(Article du journal «La dépêche de Brest» du 20 septembre 1899)

Naufrage. — Dans la soirée du samedi 16 courant, un canot de Kérity-Penmarc'h, patron Lucas (Alain), revenait du Guilvinec, où il était allé vendre son poisson, quand, pendant le trajet, une voie d'eau se déclara.

M. Alain, se trouvant seul dans son canot, fut obligé do pomper d'une main et de tenir le gouvernail de l'autre. Tout à coup, une risée survint ; la frêle embarcation chavira et coula.

M. Jean Tanniou, qui se trouvait par hasard à passer sur le lieu du sinistre, fut assez heureux, aidé par son équipage, de sauver M. Lucas.

Le canot est totalement perdu, mais il était couvert par une assurance.

M. Jean Tanniou s'est déjà fait remarquer par divers sauvetages en mer. Toutes nos félicitations.
 

28 décembre 1899 - Sauvetage du « Dieu du Pays »

Comme suite à mon télégramme du 28 décembre, je vous confirme la mise à l'eau du canot de sauvetage « Comte et Comtesse Foucher de Saint-Faron » pour porter secours à un canot de douze pieds, monté par six hommes, partant à la dérive et ne pouvant gagner le vent pour attraper le port de Kérity.

Le vent était ouest, mer très grosse, tempête ; le canot de sauvetage a été mis à l'eau à trois heures moins quinze ; comme le vent était très fort et ouest, il avait vent arrière pour faire route sur le canot qui partait à la dérive vers les Rochers de Guilvinec, aussi les canotiers voyant le danger qu'il courait ont-ils mis tout leur courage et leur énergie pour tirer sur les avirons. En quelques instants, le « Dieu du Pays », tel est le nom de ce canot, fut rejoint par les sauveteurs.

Les hommes qui le montaient étaient exténués de fatigue et mouillés jusqu'aux os ; aussi trois marins sur six n'ont pas hésité à embarquer à bord du canot de sauvetage. Les trois autres ont refusé d'embarquer malgré l'insistance du patron Jégou Joseph fils qui leur démontrait le danger qu'ils couraient en restant à bord de ce petit bateau.

Jégou ayant tout dit pour les décider à abandonner la petite embarcation et ne pouvant vaincre leur obstination ordonna à trois canotiers d'embarquer à bord du petit canot de doubler les amarres et de le mettre à peu près en sûreté.

Lorsque celte opération fut faite, Jégou demanda pour la dernière fois : « voulez-vous ou ne voulez-vous pas embarquer à bord du canot de sauvetage? » ces trois insensés répondirent: « si le canot se perd nous succomberons avec lui, vous pouvez nous quitter nous n'embarquerons pas avec vous. »

Ce que voyant, Jégou manœuvra pour se rendre à Kérity conduire les trois naufragés recueillis à son bord. Ceux-ci ne se sont pas fait prier, ils étaient sur les avirons depuis plus d'une heure luttant contre le vent sans réussir, reculant plus vite qu'ils avançaient, mouillés jusqu'aux os ; aussi étaient-ils rendus, c'est à peine, tant leur fatigue était grande, s'ils ont pu répondre quand le canot de sauvetage est arrivé le long de leur bord.

Les trois malheureux ont été reçus par leur famille sur la grève de Kérity et conduits immédiatement à leur domicile où ils ont reçu tous les soins nécessaires.

Le canot a été remonté plus tard, le patron Jégou se tenant toujours sur le qui-vive avec son équipage au moindre signal fait par les 3 marins restés à bord du canot.

Enfin, comme la mer baissait et le vent était tombé au Nord-Ouest, le petit canot a pu résister jusqu'à marée basse où les trois hommes restant à bord ont pu, en se mettant à l'eau, venir à terre.

Le canot de sauvetage a été remonté et rentré dans son abri à cinq heures moins un quart sans avaries ni accidents.

Veuillez agréer, etc.
Le Président du Comité local, Collin.

Armement du canot « Comte et Comtesse Faucher de Saint-Faron » : Jégou (Joseph) fils, patron ; Loussouarn (Jean), sous-patron; Pichavant (Jean), Coïc (Correntin), Pors (Paul), Fontaine (Paul), Gouliquer (Vincent), Stéphan (Noël), Le Pape (Eugène), Tanniou (Guillaume), Janvier (Robert), Kerloc'h (Alain), Gourlaouen (François), canotiers.
 

30 Décembre 1899. Sauvetage du vapeur Saint-Jean

A neuf heures moins dix, j'étais prévenu par M. SALOU, chef guetteur du sémaphore de Penmarc'h, qu'un vapeur était coulé entre Guilvinec et Kérity.

J'ai l'honneur de vous rendre compte que le canot de sauvetage « Comte et Comtesse Foucher de Saint -Faron » a effectué une sortie le 30 décembre à neuf heures du matin, pour se porter au secours d'un navire à vapeur coulé sur un plateau de roches situé à environ deux milles sud du Guilvinec.

Le patron Jégou (Joseph) fils est parti dans la direction donnée avec les renseignements fournis par M. Salou.
Le canot de sauvetage a été mis vivement à l'eau, a quitté le port de Kérity et est arrivé sur le lieu du sinistre à neuf heures vingt. Quelques hommes de l'équipage du vapeur étaient cramponnés dans la mâture, exténués de fatigue et demandant du secours ; quatre de ces pauvres marins étaient à moitié nus. Ils furent recueillis les premiers, et on leur donna les premiers soins ; les cinq autres furent recueillis quelques minutes après.

Pour nous assurer que nous avions bien recueilli tous les naufragés, le canot de sauvetage fit le tour du vapeur, écoutant de tous côtés si un cri, une plainte se faisait encore entendre.

.

Joseph Jégou

En continuant notre inspection, le patron Jégou aperçoit un corps, on approche et on embarque un marin déjà froid, presque mort ; on lui donne quelques soins. Rien n'y faisait, voyant cela le patron Jégou dit : « Rien à faire ici maintenant : « Route sur le Guilvinec » port le plus rapproché du vapeur coulé, là nous déposerons les pauvres naufragés sous la responsabilité de la Marine, où ils recevront de meilleurs soins que ceux que nous pouvons leur donner ici, ils auront du feu et prendront quelque chose de chaud. »

Quelques instants après, le canot de sauvetage entrait dans le port de Guilvinec avec les dix naufragés recueillis dont neuf naufragés vivants, le dixième étant mort dans le trajet du vapeur au port de Guilvinec.

Le patron Jégou et quelques canotiers ont porté plutôt que conduit les pauvres malheureux naufragés au Syndicat de la Marine où des soins leur ont été donnés.

Le sauvetage a été très difficile, à chaque instant l'équipage et les malheureux naufragés étaient couverts par la mer qui était très grosse ; le vent soufflait en tempête.

Le patron et les canotiers du canot de sauvetage n'ont pu obtenir aucun renseignement des naufragés, ils étaient trop faibles pour répondre aux questions qu'on leur posait.

Le capitaine, le second, le maître mécanicien et trois hommes de l'équipage ont disparu avant notre arrivée à bord du vapeur. Nous n'avons trouvé aucune trace ni renseignements sur ces infortunés marins.

Le canot de sauvetage s'est très bien comporté.

Le canot est rentré à Kérity à trois heures quarante cinq du soir, où il a été remonté et mis dans son abri.

Le sang-froid du jeune patron Jégou (Joseph) a été remarquable dans ce beau sauvetage.

Veuillez agréer, etc.

Le Président du Comité local, Collin.

Armement du canot de sauvetage « Comte et Comtesse Foucher de Saint-Faron » : Jégou (Joseph) fils, patron ; Loussouarn, (Jean) sous-patron, Pors (Paul), Stéphan (Noël), Briec (Sébastien), Fontaine (Paul), Gourlahouen (François), Kerloch (Allain), Gouliquer, (Vincent), Coïc (Corentin), Le Pape (Eugène), Canevet (René), Stéphan (Joseph), canotiers. 


Note KBCP :
Pour ce sauvetage, des témoignages officiels de satisfaction ont été accordés par le Département de la Marine au patron du canot de sauvetage de Kérity-Penmarch, Jégou, et à ses matelots Pors, Coïc, Stéphan, Loussouarn, Canevet, Kerloch, Fontaine, Briec, Gourlaouen, Gouliquer, Le Pape ainsi qu'au patron de canot Jean-Marie Morzadec et aux matelots Le Prat, Nédellec et Coïc. 
De plus, sont attribués par la SCSN : 
Médaille d'argent de 1ère classe à Jégou (Joseph) fils, patron du canot de sauvetage.
Médailles d'argent de 2ème classe à Loussouarn(Jean), sous-patron ; Briec (Sébastien), Gourlaouen (François) et Gouliquer (Vincent), canotiers.
Médailles de bronze à Stéphan (Noël), Le Pape (Eugène), Canévet (René), canotiers.
Diplômes d'honneur à Pors (Paul), Fontaine (Paul), Kerloch (Allain), Coïc (Corentin) et Stéphan (Joseph), canotiers.  

Le prix de l'amiral Méquet (755 fr.) à la station de Kérity.
Une gratification de 100 fr. offerte par Mme la Comtesse Foucher de Saint-Faron.

Pour en savoir plus : Naufrage du Saint-Jean


19 janvier 1900 - Sauvetage accompli Le Corre et Le Gloanec

Le 19 janvier 1900, à la pointe de Penmarch, les marins Le Corre et Le Gloanec ont porté secours à deux jeunes filles. Pour ce sauvetage, ces deux marins ont chacun reçu un témoignage officiel de satisfaction.

10 mai 1900 - Sauvetage accompli par M. Pois

Sauvetage. — M. Pois, de Kérity-Penmarc'h, se trouvait près de son domicile, lorsqu'il vit passer un sieur Jean Cloarec, âgé de 19 ans, porteur d'une corde.
Cloarec attacha une pierre à sa corde, se la passa au cou et se jeta à l'eau.
M. Pois n'hésita pas. Sans prendre le temps d'enlever ses vêtements, il se précipita au secours du désespéré et fut assez heureux pour le sauver.

Toutes nos félicitations pour ce sauvetage.
 

14 mai 1900 - Sauvetage de la chaloupe de pêche «Saint-Joseph»

Comme suite à mon télégramme du 14 mai, j'ai l'honneur de vous donner des détails sur la sorlie du canot de sauvetage « Comte et Comtesse Foucher de Saint-Faron » de la station de Kérity-Penmarc'h.

Je fus averti à six heures quarante-cinq du matin par Guichaoua, pilote à Penmarc'h qu'une chaloupe de pêche faisait des signaux de détresse avec un pavillon noir attaché à moitié mât dans la direction du Sud de Kérity non loin des rochers appelés les « Étocs ».

Le patron Jégou (Joseph), prévenu en même temps que moi du sinistre, accourut bien vite à l'abri. Un cri suffit pour réunir un certain nombre de canotiers et avec l'aide d'une quinzaine de marins le canot de sauvetage fut lancé à la mer en moins d'un quart d'heure.

Le canot du sauvetage quitta le port de Kérity à sept heures du matin et se dirigea vers les « Étocs ». Le vent était d'Est, très fort et grosse mer (tempête). Le patron, après avoir fait ramer au vent pendant quelque temps, fit mettre à la voile, afin d'arriver plus vite sur les lieux du sinistre.

A sept heures quarante-cinq, le canot de sauvetage arriva le long de la chaloupe de pêche Saint-Joseph, n° 1597, du port de Guilvinec, patron Bideau (Auguste). La chaloupe montée par six hommes et un mousse, était complètement désemparée : le mât de misaine cassé, les voiles en lambeaux. Elle revenait de la pêche aux merlus. Les marins de cette pauvre chaloupe étaient mouillés et grelottaient de froid ; la frayeur la plus grande pour ces pauvres malheureux, a été de passer la nuit près de si mauvais voisins (les Étocs).

« Il aurait suffi, disait Bideau au patron Jégou, que le filin qui nous tenait là manque pour que la chaloupe se brise le long des rochers et alors plus d'espoir, la mort était certaine pour nous.

« Aussi quel changement s'est opéré en nous lorsque nous vîmes le canot de sauvetage venir, ma première idée pour remercier Dieu, a été avec mes hommes de dire notre prière. »

Aussitôt que le canot de sauvetage eut accosté la chaloupe, le patron Jégou donna ordre à quelques canotiers d'embarquer dans celle-ci ; ceux-ci aidèrent les pauvres pêcheurs à embarquer dans le canot de sauvetage, ensuite doublèrent les amarres, et cette opération faite quittèrent la chaloupe en emportant les six hommes et le mousse.

A huit heures et demie, le canot de sauvetage déposait sur les roches appelées « La Poire » les pauvres malheureux qui avaient peine à se tenir debout, tellement ils étaient mouillés et avaient froid.

A chaque instant le patron de la chaloupe, Bideau, tournait la tête et ses yeux restaient fixés sur son bateau qu'il venait d'abandonner. — C'est dur, disait Bideau au patron Jégou, de quitter son bord. — Oui, répondit celui-ci, maintenant vous êtes hors de danger, vous êtes sur un terrain ferme et sûr ; marchons, les enfants, dans quelques minutes nous serons à Kérity où l'on vous donnera de quoi vous sécher et vous réchauffer et tantôt si le temps est calme nous vous conduirons à votre bord, on vous prêtera mât et voile et on vous mettra en mesure de retourner chez vous.

Vers une heure de l'après-midi, le vent tomba un peu, Jégou et son équipage embarquèrent dans le canot de sauvetage un mât et une voile, firent monter les pêcheurs et le canot infatigable fit roule vers la chaloupe abandonnée cinq heures auparavant. Les canotiers aidèrent les pêcheurs à établir mât et voile et bientôt on leva l'ancre. Le vent était plein debout pour rentrer au port du Guilvinec, mais les canotiers étaient là, souhaitant bonne chance et bon courage à leurs camarades qu'ils avaient sauvés quelques moments avant.

Le canot de sauvetage est rentré à Kérity, à trois heures cinquante de l'après-midi, comme d'habitude après avoir été bien nettoyé et inspecté, il a été rentré dans l'abri.

Veuillez agréer, etc., etc.
Le Président du Comité local, Collin.

Armement du canot « Comte et Comtesse Foucher de Saint-Faron » : Jégou (Joseph), patron ; Cloarec (Allain), Gouliquer (Vincent), Stéphan (Noël), Jégou (Jean-Marie), Gourlaouen (François), Buannic (Corentin), Tanniou (Guillaume), Janvier (Robert), Jégou (Thomas), Stéphan (Joseph), Canévet (René), canotiers. 


Note KBCP :
Pour ce sauvetage l'équipage du canot de sauvetage de Kérity a reçu le prix Henri Durand (4.000 fr.)


Médaille de sauvetage à l'effigie de Henri Durand de Blois


2 Juin 1900 - Sauvetage accompli par M. Collin et Allain Kercloc'h

Un canotier de la station de Kérity Penmarc'h, Kerloc'h Alain, a sauvé à trois heures quarante-cinq du soir, un enfant âgé dé six ans nommé Gourlahouen (Jean-Louis).

L'enfant se trouvait seul dans une plate, à une distance de 20 mètres environ, à l'Est du quai de Kérity ; il s'amusait à godiller, lorsque tout à coup l'aviron lui échappa des mains. L'équilibre lui manqua et il tomba à l'eau (profondeur 1m70).
Il y avait déjà un moment que l'enfant se débattait dans l'eau quand le Président du Comité local, Collin, l'aperçut comme une masse noire disparaissant sous l'eau. Aussitôt, il dit à Kerloc'h Alain avec qui il parlait de pêche sur le quai de Kérity: « Tiens regarde: on dirait une personne qui se noie, saute vite à l'eau et dépêche-toi ».
Kerloc'h ne se le laisse pas dire deux fois. Sans hésiter il sauta de dessus du quai à l'eau et se mit à nager dans la direction que Collin lui avait montrée un instant auparavant.
Il arriva en peu de temps, saisit la masse noire, et reconnut tout de suite que c'est un enfant qui se noyait.
Pendant que Kerloc'h opérait le sauvetage, Collin fit le tour du quai et arrivait sur le bord du rivage en face du sauveteur et de l'enfant.
Il appela Kerloc'h et lui dit : par ici, sur le sable, c'est plus près ; bientôt Collin avait l'enfant entre les bras, à moitié mort. Il commença à le déshabiller et, aidé par le sauveteur, il se mit à le frotter avec un foulard qu'il avait, tout en essayant de le faire vomir au plus vite.
Une foule de personnes s'était amassée autour d'eux, les femmes principalement voulurent reconnaître et savoir à qui était le pauvre petit ; dans le nombre une des femmes se mit à dire :
"Mon Dieu, mais c'est mon neveu, c'est mon petit Jean-Louis, donnez-le moi que je le porte à sa mère."
Nous remîmes l'enfant tout nu à cette femme qui l'enveloppa dans un jupon et courut vers la maison du père de l'enfant.
Ce matin, à la première heure, n'étant pas tranquillisé sur le petit Gourlahouen, Collin se rendit au domicile de ses parents et demandait des nouvelles du petit. La mère se trouvant seule lui répondit en lui sautant au cou : "Si mon fils est vivant c'est grâce à vous ; Merci, sainte Anne vous bénira. »


1er septembre 1900 - Sauvetage accompli par Alexandre Tirilly et son équipage

(Article de «La dépêche de Brest» du 4 septembre 1900)

Vapeur en détresse. — Le 1er septembre, à sept heures du matin, le bateau de pêche 1288-Q1, du port de Kérity-Penmarc'h, patron Alexandre Tirilly allait se livrer à la pêche de la sardine dans la baie d'Audierne. A deux milles à l'ouest du phare de Penmarc'h, il entendit des signaux de détresse. C'était le vapeur Éclaireur venant d'Angleterre et se dirigeant sur Nantes avec diverses marchandises, qui avait été surpris par la brume.

Voyant le danger que courait le navire, le patron Alexandre Tirilly s'empressa, avec le concours de son équipage, à  aller lui porter secours. Il fut assez heureux de pouvoir tirer l'Éclaireur de la fâcheuse position dans laquelle il se trouvait. Le bateau put ainsi suivre sa destination.

Toutes nos félicitations au patron Alexandre Tirilly et à son équipage.

Note KBCP :
(1) Le n° 1288 du quartier de Quimper est le canot «Passe-Partout». 


30 octobre 1900 - Sauvetage accompli par Louis Gouliquer et son équipage

(Article de «La dépêche de Brest» du 31 octobre 1900)

Un abordage. — Le bateau 16221, patron Vincent Gouliquer, de Kérity-Penmarc'h, sortait, hier matin 30 octobre, allant se livrer à la pêche à la sardine, dans la baie d'Audierne. Arrivé dans le chenal dit « ar Choer », qui se trouve à environ un mille à l'ouest du phare d'Eckmühl, il se produisit une fausse manœuvre : il y eut une collision entre le 1622 et le bateau de M. Louis Gouliquer.

Le choc fut si violent que le bateau de Vincent Gouliquer coula presque aussitôt ; l'équipage a été sauvé.

Une équipe de marins travaille activement afin de pouvoir renflouer la bateau. Ce bateau est assuré.

Note KBCP :

(1) Le n°1622 du quartier de Quimper est le «Comtesse-Foucher», patron Vincent-Marie Gouléquer.

10 décembre 1900 - Arrivée du nouveau canot «comte et comtesse foucher de saint faron»

(Article de «La dépêche de Brest» du 12 décembre 1900)
 

Arrivée du nouveau bateau de sauvetage. — Le bateau neuf de sauvetage «Comte et comtesse Foucher de Saint-Faron», qui a figuré à l'Exposition universelle, est arrivé avant-hier à Kérity-Penmarch.

Les canotiers, Jacques Jégou, ancien patron, Joseph Jégou, Paul Pors, Corentin Coïc, Corentin Buannic, Joseph Stéphan et Thomas Jégou, sont allés prendre le canot à la gare de Pont l'Abbé.

Le canot a été mis à l'eau sans accident, sous la direction du président d'office désigné par la compagnie. 

19 décembre 1900 - Baptème du «Comte et Comtesse Foucher de Saint-Faron»

(Article de «La dépêche de Brest» du 22 décembre 1900)

Le nouveau canot de sauvetage. — Le 19 décembre, à deux heures de l'après-midi, devant une affluence considérable, a été bénit par M. Le Coz, recteur de Penmarc'h, le nouveau bateau de sauvetage de la station de Kérity-Penmarc'h, «Comte et Comtesse Foucher de Saint-Faron», arrivé récemment de Paris, où il avait figuré à l'Exposition.

Après la cérémonie, un vin d'honneur a été offert.

La soirée s'est terminée au milieu de la joie générale, aux cris de : Vive la Société centrale de sauvetage ! vive l'amiral Lafon ! vive le président du comité de Kérity !