Q-SHIPS OU BATEAUX-PIEGES

Q ship François-Marie © Pages14-18.net


Créés dès 1915, les Q-ships ou bateaux pièges étaient d'anciens navires de commerce, de pêche ou de plaisance armés pour le combat des sous-marins. Ces navires empruntaient les routes marchandes, terrain de chasse des U-Boote.

Ces Q ships, dénommés en France "Patrouilleurs Auxiliaires de la Marine Nationale" étaient transformés dans les ateliers des AMBC (Armement Militaire des Bâtiments de Commerce) et leurs équipages militaires formés dans les écoles AMBC.

Q ship Penshurst © Pages14-18.net

Ils étaient armés de canons et parfois même de tubes lance-torpilles pour couler les sous-marins, de mitrailleuses pour tirer sur les servants du canon de l'U-Boot...


Les cales des Q-ships étaient souvent remplis de tout un bric à brac à fort pouvoir de flottabilité (Tonneaux, bois, caissons...) qui leur permettait de poursuivre un tant soit peu le combat, même après un torpillage...

Bien qu'ils soient armés, ces navires ne portaient aucun signe de leur appartenance à la marine de guerre. Ils pouvaient même usurper une nationalité !


Toutes les ruses étaient bonnes pour piéger les sous-marins de la Kaizerlichemarine...


Ces armements étaient dissimulés aux regards des sous-marins ennemis derrière des cloisons ou des sabords escamotables.

Comme sur le Penshurst (Photo ci-contre © Pages14-18.net) où les canons étaient dissimulés dans les bateaux de sauvetages aux flancs basculants...



© seayourhistory.org
Un Q-ship comportait généralement 2 équipages :

  • L'équipage de panique devait avoir un comportement naturel et innocent tout en restant observateur : Le Q-ship devait avoir le comportement "habituel" d'un navire marchand ou de plaisance et devait obéir aux ordres de l'assaillant. Cet équipage était composé de civils.

  • L'équipage de combat devait être en vigie permanente et toujours prêt au combat. C'était un équipage exclusivement militaire.

Les sous-marins de l'époque souhaitaient souvent économiser leurs torpilles et préféraient souvent "s'offrir" les cibles faciles au canon. Une longue observation de la victime était donc nécessaire à l'U-Boot afin de savoir si la cible était aussi désarmée et innocente qu'elle le semblait.

Cette longue observation ne pouvait pas rester trop longtemps inaperçue des deux équipages du bateau piège. Le banle-bas était mis en oeuvre dans la plus grande discrétion ; restait à savoir où l'immersion puis l'attaque de l'UBoot aurait lieu.

Q ship Meg I du Cdt Charcot © Pages14-18.net

Le Cdt Charcot et l'EdV Fleuriais © Pages14-18.net


Quand le sous-marin se jugeait en sécurité, il faisait surface et ordonnait à l'équipage du navire de quitter immédiatement le bord dans ses bateaux de sauvetage : L'équipage de panique quittait le navire.

Puis l'U-Boot s'approchait du Q-ship afin de le canonner tranquillement. L'équipage de combat du bateau piège avait eu tout le temps de pré-positionner ses canons sur le sous-marin en approche. Lorsque le sous-marin était à portée, les cloisons et sabords s'abattaient soudain, laissant place au feu du Q-Ship et n'en doutons pas à la réponse immédiate de l'U-Boot.

Ce type de combat, initié par des capitaines de la Marine Impériale, formés dans une certaine tradition de l'honneur maritime, ne dura qu'un temps. Fatigués de payer un lourd tribut au piège de ces Q ships, les sous-mariniers ne tardèrent pas à utiliser leurs torpilles sans sommations...